ISKANDAR HABACHE

Poète, critique littéraire, traducteur [Beyrouth / Liban]

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13h30 Lecture bilingue (arabe / français)

"La guerre m'a façonné. Si je devais décrire ma poésie, je dirais qu'il y a ce sentiment que la vie ne vaut rien, cette absence physique des amis tués ou exilés. L'envers de notre décor" ainsi s'exprime le poète et philosophe libanais Iskandar Habache, né en 1963 à Beyrouth. À la douleur et l'anéantissement provoqués par la guerre et la peur qui déchirent son pays, Iskandar Habache oppose la lucidité d'un humaniste et la persistance de sa poésie. Il choisit de demeurer debout au milieu du chaos et d'y vivre "sans se plier à cette logique communautaire" car rester est "un acte de résistance". Même s'il reconnaît que l'écriture est impuissante à "transformer la vie" et "ne peut jamais changer quoi que ce soit", elle encourage néanmoins l'homme à ne pas se perdre et le distingue de la noirceur qui l'entoure. Iskandar Habache a participé à plusieurs revues (Microbes, Al Akhire Awalan, AIE). Il est écrivain et critique littéraire à Assafir, l'un des principaux quotidiens du monde arabe, et notamment critique de poésie depuis 1989. Il a traduit et présenté plusieurs poètes français, comme Pierre Reverdy, Guillevic, Jean Tortel, René Char, André Du Bouchet, Jacques Dupin, Marie Étienne, Gérard Arseguel, Jean-Pierre Ostende, Jean-Charles Depaule, Nadine Agostini, Jacques Roubaud, Bernard Noël, Francis Ponge, Lionel Ray... ainsi que des poètes américains, portugais,... Il a publié des recueils de poésie, plusieurs essais et des récits de voyages. Selon Ritta Badodoura, "La voix d’Iskandar Habache est franche, soustraite à toute ambiguïté. En cela, elle est sereine et toujours reposée […]. Elle cherche à rassembler les quantités de vies morcelant la vie : vies rêvées, frôlées, ratées, ébauchées, négligées, oubliées. Elle les unifie dans l’étreinte amoureuse."


Bibliographie sélective

Iskandar Habache a publié au Liban six livres de poèmes, des essais, des récits de voyage. Il a également traduit plus de trente ouvrages (romans, récits et poèmes de Joseph Conrad, Octavio Paz, Antonio Tabucchi, etc.)

Quelques pointes de nuit, (traduit de l'arabe par Jean-Charles Depaule), cipM, coll. "Le Refuge", 2003.
Avoir 20 ans à Beyrouth, (texte en français avec les photos de Michel Bousquet), Alternatives, 2000.

Extrait sonore

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